Texte inspiré par Marie-Madeleine

Je suis celle qui brille dans la nuit et se couvre le visage le jour. Je suis celle qui danse dans l’ombre et sourit derrière un voile au soleil. Mon rayonnement se part d’un souffle mystérieux, je ne suis jamais complètement là mais toujours présente, ma présence se fait d’or, simple dans un rayonnement qui n’attire pas le regard mais se révèle à celui qui voit. Je m’offre à l’assoiffé, à celui qui saura me reconnaître et ma discrétion peut alors disparaître. Je ne brille pas pour briller, je ne rayonne pas pour éblouir, je ne m’affirme pas pour prendre un pouvoir. Je suis simplement, comme la rose qui s’éveille au matin, comme la rosée qui gorge de son charme la vallée, comme le chant de l’oiseau qui annonce le soleil émerveillé. Je vis, disponible à mon environnement, offerte à ceux qui sauront me reconnaître. La rose s’enorgueillit-elle d’ exhaler son parfum ? La rosée se couvre-t-elle de vanité d’hydrater ? Le chant de l’oiseau est-il déplacé, gonflé de prétention ? Le don, le talent, la lumière n’a ni à se cacher, ni à prendre ou abuser ce qui l’entoure. Le don est, tout simplement, et se révèle à ceux qui sauront le voir, à ceux dont la sensibilité pourra se charmer et se nourrir qu’il existe, se réjouir de son expression unique. Pas besoin de jouer des coudes, chacun a sa place. Encore faut-il reconnaître les grâces dont nous avons été doté. L’oiseau ne s’interroge pas sur sa capacité à chanter ou voler et même les plus mauvais des chants d’oiseaux seront toujours plus appréciables que le chant de la moissonneuse-batteuse. Et l’oiseau qui chante moins bien aurait certainement tord de chercher à moissonner avec talent.  Mais chez l’humain, c’est plus compliqué. Combien se cache de peur de se faire jalouser, combien n’ose pas de peur d’échouer, combien se trompe en répondant aux projections ou aux attentes des autres ? Combien recherche amour, gloire et beauté avant d’être eux-même, avant d’exprimer leur unicité ? Combien, comme des hamsters dans une roue, coure après des rêves inculqués, implantés, suggérés, des rêves qui se transforment en fumée, brouillant le véritable enjeux, faisant de la vraie question un tour de passe passe qui prend la forme du « toujours plus de possessions » ou « toujours plus d’argent » ou « toujours plus de succès » ou « toujours plus de conquêtes ».

Et quelles que soient les réalisations, que reste – il au bout ? Avec quoi partirai-je à la fin de ma vie ? Mes réussites remplaceront-elles les liens sincères que j’aurais créé ? Serais-je apaisé au seuil du dernier souffle ? Une vie suffira-t-elle à explorer qui je suis ? Aurais-je pu faire le tri de mes affaires, de mes pensées, de mes croyances, de mes jugements, de mes émotions, de mes attachements, de mes plaisirs, de mes souffrances, de mes expériences, de mes leçons, et enfin, de la qualité et quantité d’amour que j’ai pu diffuser dans ma vie ? Prenez le temps de faire le bilan. Prenez-le temps de choisir vos priorités. Prenez le temps de vous libérer des injonctions extérieures pour retrouver l’élan simple de votre cœur, le jaillissement innocent de l’enfant, la spontanéité de votre être essentiel. Vous n’avez besoin de rien pour être vous-même. La nudité de la simplicité honore votre grâce naturelle. Vous n’avez besoin de rien pour être heureux car vous avez juste à être vous-même, traversé par les vagues de la vie. N’ayez pas peur d’être triste parfois ou en colère. Les émotions ne sont pas les indices d’un bonheur qu’on calculerait comme le PIB (produit intérieur du bonheur). Les émotions sont des guides pour apprendre à vous connaître. La dictature du bonheur vous éloigne de qui vous êtes. Acceptez l’indignation et la révolte si vous sentez que votre cœur aspire au changement. Acceptez la tristesse s’il vous est difficile d’accepter ce qui ne peut être changé. Acceptez le dégoût si vous devez vous détourner. Acceptez la peur si vous devez vous protéger. Et enfin, toujours, toujours, acceptez l’amour. L’amour s’ouvre et dit oui. Ne le confondez pas avec les chaînes, les obligations, les projections, les désirs que vous imposez à l’autre. Ce n’est pas de l’amour, c’est de l’attachement qui contrôle. Vous pouvez expérimentez cela, mais, ne dites pas que cela est de « l’amour ». Faite de l’amour ce foyer cotonneux, source du jaillissement de la joie partagée. Faite de l’amour un endroit de guérison et de soin. Faite de l’amour le siège de votre être, l’écrin de ce « qui je suis? ».

Awenn, inspirée par Marie-Madeleine, Avril 2019

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