Rencontre avec Isis

Il y a quelques années, je travaillais sur la préparation d’une méditation “Méditer avec le Féminin sacré”. Je proposais un voyage sonore et une guidance qui permettaient de découvrir différents archétypes sur un thème donné. J’aime beaucoup ce travail sur nos “polarités intérieures”. Explorer chaque versant de la montagne et regarder les choses depuis le sommet aide à intégrer les deux polarités ensemble.

J’avais choisi dans cette méditation le thème du sommeil et du rêve qui s’oppose à la veille et à la conscience. Ce thème propose une mise en pratique directe des polarités qui se transcendent grâce au rêve et au sommeil conscients.

Je travaille sur mes rêves depuis l’âge de 13 ans. Je tiens un journal, je décode les symboles et j’adore apprivoiser ce pont entre conscient et inconscient. J’ai même travaillé plusieurs mois avec un maître en la matière jusqu’à la conscience dans le rêve qui est un grand levier d’évolution. Et toi, as-tu déjà noté des rêves particuliers ? Nous aurons l’occasion d’en reparler dans un prochain article.

Ainsi je rassemblais mes connaissances sur le sujet et je me mettais à écrire ma guidance méditative en me laissant inspirer. Au milieu de cette écriture, je sentais la chaleur créative qui me faisait accélérer le crayon et soudain, je me suis sentie happée dans un état de profondeur plus grand où les perceptions subtiles m’étaient très claires. C’est comme si un autre monde, une autre atmosphère venait de “descendre” sur moi. Comme si je baignais dans un nuage d’informations qui me bombardait d’images, de symboles, de sons et de textures. Je sentais dans cette mêlée la chaleur, l’éblouissement du soleil sur le sable, la géométrie sacrée des pyramides, le silence d’un temple… Et une présence forte et puissante, extrêmement alignée et bienveillante. J’avais l’impression d’avoir de la fièvre pourtant mon corps avait vraisemblablement une température normale. Mon stylo devait être au service de cette présence. Je le sentais s’imposer à moi. Il y avait pourtant cette méditation à écrire. Mais c’était bien plus fort. Impérieux. Surprenant. 

J’ai noté ce qui venait en me disant que je n’avais rien à perdre. “Isis”. Isis, la magicienne, c’est cela qui venait quand je devais signer ce qui était là devant moi. C’est cet archétype qui m’inspirait et m’enveloppait sous la couverture de son monde.

J’étais dubitative et interloquée car cet univers, je le connaissais peu. J’y retrouvais des relents de vies antérieures qui m’étaient réapparus sous hypnose ou en méditation, et surtout, je replongeais dans les souvenirs de l’enfance : les initiations que j’avais reçues de gardienne du temple, la croix ansée, l’oeil d’horus, le parcours du soleil dans le corps de Nout, déesse de la nuit, les volutes d’encens qui se mêlent à la lueur des bougies ou mes parents qui ramenaient des photos et des papyrus de leur voyage initiatique en Egypte. Chaque image, chaque sensation tourbillonnait en moi. Et si tout cela avait un sens ?

Je laissais se déposer tout cela plusieurs mois. J’avais la ferme conviction d’avoir reçu une sorte d’initiation accompagnée de contenus d’informations précieux et hautement vibratoires. Il y avait des textes et des protocoles. Et en bonne aventurière du monde spirituel, je me suis attelée à les mettre en pratique. Au fond, rien de telle que la mise dans la matière pour éprouver une méthode. Je passais aussi au crible du discernement les textes reçus et je faisais des recherches historiques pour évaluer la cohérence de ce que j’avais reçu.  

Il y avait bien des prêtres “onirocrites” en Egypte antique. Ils décodaient et travaillaient avec les rêves. Certaines transmissions me paraissaient mystérieuses et tellement belles. Au bout de quelques jours, je découvrais le sommeil conscient. Je trouvais cela étrange de voir et d’observer mon corps complètement endormi alors que mon esprit était très alerte. “Vlan!” soudain, le corps se retourne. C’était presque drôle parce qu’évidemment, je n’avais rien demandé. Je tairai cependant le moment où je me suis mise à ronfloter. Maintenant, je ne peux plus faire comme si je ne savais pas.

Le sommeil conscient était une conséquence assez remarquable des protocoles reçus car dans le yoga du rêve, je crois qu’il peut être considéré comme très difficile à atteindre sur le chemin de la conscience. Paradoxalement,  j’ai mis quelques semaines à retrouver le rêve conscient qui m’était pourtant bien connu. C’est une règle dans le domaine : être très patient, sans attente et se laisser surprendre.

Et les surprises continuaient. Après plusieurs mois de pratiques personnelles et avec des amis, je me rendais compte que les messages allaient bien au delà du thème de ma méditation. Mon état de réceptivité à ce moment là avait été le prétexte d’une connexion plus grande avec l’Archétype d’Isis et je ne pouvais que le constater dans ma vie : ce n’était pas seulement le rêve et le sommeil qui grandissaient en conscience, mais toute ma capacité à percevoir le monde subtil une fois les yeux fermés. Ma clairvoyance se précisait de jour en jour avec une justesse que je découvrais. Je débordais de gratitude pour cette Inspiration céleste reçue avec innocence ce soir d’écriture.

J’ai mis longtemps à déployer toutes les ressources acquises ce soir-là. Je les ai progressivement étudiées et intégrées dans mes rituels de soin et de méditation. J’ai pu entrevoir toute la richesse et l’étendue de ce qui m’a été donné. Aujourd’hui, je les transmets avec cette inspiration et force d’intuition. Elle donne à mes accompagnements une justesse nouvelle grâce à la foi de sa Présence. Isis la magicienne, au parfum de myrrhe et de styrax me guide comme les étoiles aident dans la nuit noire les marins à diriger leur bateau. Je remercie simplement son existence. Je remercie de la voir comme la voûte constellée du ciel. Je remercie d’avoir pu lui laisser une place dans ma vie et offrir un peu plus de magie.

Et toi, comment vois-tu cette belle déesse ? L’as-tu rencontré ? Te souviens-tu de ce que cela a pu t’apporter ? Comment vis-tu ton lien avec elle ?

Awenn, aventurière de la spiritualité, juin 2020

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Texte inspiré par Isis

Devenir lumière,
Conscience et clairvoyance,
À quoi ça sert ?
Pourquoi ouvrir les yeux de la transcendance ?
Un regard conventionnel ne suffit-il pas ?
Le confort des retrouvailles avec le monde-matière est très important. Il se base sur les conventions qui permettent la rencontre et l’entente entre tous. Quelles que soient vos différences de pensée, de conception, de croyance et de foi, vous vous retrouvez sur ce même soleil que vous percevez, sur les mêmes vents et marées, sur le sol qui soutient vos pieds. Et vous pouvez décliner toutes ses conventions qui constituent le langage et la structure de la pensée. Elle se construit bloc par bloc, case par case et comme toute structure que vous érigez, elle pourra comporter limitations, imperfections et beauté.
Accueillez ce socle qui fait votre sécurité. Accueillez ces représentations qui offrent le discernement, l’intelligence et une forme de connaissance. C’est à travers elle et grâce à elle que vous partagerez au monde la plénitude de l’instant indicible. Comment transmettre votre joie de la reliance sans les mots, sans notre structure commune, celle que nos parents et nos paires nous ont apprise?
Ce regard monde-matière se suffit à lui-même pour vivre votre expérience et jouir de vos sens.
La lumière-conscience est un choix, un appel secret de l’âme, un baiser susurré des anges, une aspiration qui vient de si loin qu’elle se tait, un mouvement paisible qui n’a plus de mot, un premier inspire, un silence.
Quel que soit le chemin vers ce souffle intérieur, il y a ce choix posé vers l’inconnu : que dans ce corps séparé, unique, individuel, se cache une reliance avec le Tout. Une unité transcendante accessible depuis mon existence. Quel que soit l’appel qui me mène vers ce « plus grand que moi », il a cette ouverture à un autre type d’interaction avec le monde, une acceptation que je ne suis pas le monde, je ne suis pas le Tout, comme une goutte d’eau dans la mer est goutte ET mer, comme une cellule d’un corps est cellule ET corps. Je fais place en mon sein au paradoxe splendide de la réconciliation impossible, un petit grand, une lumière noire, un sommeil éveillé ou une vie dans la mort. Et l’incarnation de l’oxymore m’ouvre à une autre dimension, celle qui me dépasse, pour m’offrir un autre regard, une autre compréhension, une autre appréhension du monde. Une palpation sensible reliée qui me fait frémir comme si le monde me parlait. Une nouvelle oreille qui reçoit le chant du vent caressé par les fées. Une nouvelle voix qui dessine les structures fractales de mon émotion. Un nouveau regard qui comprends le dessein de l’univers.
Et alors que je fais Un avec le Tout, ma danse avec la vie prend un nouveau sens. Je touche les vrais contours de la liberté. L’expérience, l’impuissance, ou la souffrance deviennent les leviers de ma vraie joie, de ma profonde sagesse. Je n’attends plus du monde ses récompenses et ses sanctions. Je danse avec lui en partenaire bienveillant qui compose et qui grandit, qui apprend de l’Amour, qui apprend chaque jour à aimer plus, en plongeant toujours un peu plus dans le secret de la Vie.
Ouvrir les yeux est un plongeon qui peut faire mal, qui est irréversible et qui peut faire peur.
Mais rien n’est plus vivant qu’un œil ouvert.
Rien n’est plus vibrant et présent au monde.
L’œil ouvert embrasse et comprend.
L’œil ouvert initie l’action juste, celle qui nage dans le flow de la vie, celle qui ouvre à la magie, au scintillement ferme de chaque geste affirmé par la main du Divin qui transpire. À travers Son inspiration, je souffle un vent de magie sur le monde. À travers Sa volonté, je deviens Reine et Roi de mon cœur et de mon existence. À travers Son Amour, j’aime… tout simplement.

Awenn, inspirée par Isis, la Magicienne, février 2020

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Texte inspiré par Nout, Déesse de la nuit et du ciel

Si la nuit se voile de mystère, ce n’est pas parce que la lumière s’affaiblit, c’est qu’au contraire se révèle ce qui est caché. Les yeux se ferment et enfin, ils peuvent voir. C’est dans le silence et l’apaisement, c’est quand l’agitation fait place au calme que s’offrent les messages de l’âme et des guides. Être à l’écoute du sommeil, c’est comme s’offrir le luxe d’une double vie : la vie de nos journées chargées, c’est à dire la vie « extérieure », et la vie « intérieure » où le silence et le calme se colore de nos secrets les plus profonds. La clairvoyance prend son envol dans le berceau du repos. Le regard juste et sage se déploie dans chaque pas faits vers les profondeurs de la conscience. Le chemin vers la conscience du sommeil comme pour la veille offre ses règles, ses défis et ses cadeaux, à chacun de suivre le chemin à la rencontre vers soi sous le regard bienveillant de la nuit qui fait de nous ses petits enfants engloutis dans le sombre de son ventre. En sommeil comme en gestation, elle nous rend au jour au petit matin pour réapprendre à marcher et à jouer dans ce monde de lumière et d’apparence.
Alors chaque passage entre ses bras, nous rend plus fort, chaque nuit bercée par son chant nous rend plus attentif, chaque nuit sous son regard étoilé nous rend plus présent à nous-même et aux autres.

Awenn, inspirée par Nout, Déesse de la nuit et du ciel, novembre 2019



Texte inspiré par Isis, la magicienne

Dans ce monde éblouissant de sollicitations, comment ne pas se perdre ? Entre les flatteries et les peurs, comment y voir clair ?
Il n’y a pas de bonne clairvoyance sans conscience. De quoi parle-t-on quand on cherche la « clairvoyance » ? Connaître l’avenir, se prémunir de la douleur, de la souffrance, va-t-il me quitter, vais-je gagner beaucoup d’argent ? A toutes ces questions le souffle de la conscience se pose et répond avec sagesse : que dois-je réellement savoir ? Ai-je le courage d’avoir les yeux réellement ouvert ? 
Et si ma question cache une peur, et si ma question cache une dépendance affective, un manque profond dans mon cœur? Est-ce que je préfère nourrir la peur, la blessure ou le manque en obtenant des réponses pour me rassurer ? Est-ce que je préfère dormir sur ces ombres en moi, ou aurais-je le courage de regarder dans le sombre de mon âme avec tout mon amour et mon accueil pour guérir ce qui fait mal, à mon rythme, avec douceur ? 
Apprendre à voir passe par l’apprentissage de fermer les yeux du jour, ces yeux éblouis par l’extérieur, pour ouvrir les yeux félins de la nuit. Dans cette méditation lucide, comme un animal nyctalope, je m’ouvre au monde tel qu’il est. Au rythme des profondeurs marines, je peux alors nager dans ce qui m’entoure avec un nouveau regard. Parce que je ne réagis plus aux sirènes du monde, je les observe, et en conscience, je fais mes choix. Le monde n’est plus là pour me renvoyer dans la violence le miroir de mes ombres. Le monde conspire à me permettre de les voir, et, si j’accepte enfin de les voir, je danse avec le monde qui sourit avec bienveillance à mes blessures, à mes failles ou à mes manques. Il devient allié de ma guérison, générateur d’occasions et de synchronicités. 
Pas après pas, je m’ouvre à la magie de la vie. Même si parfois j’ai mal, je comprends ma douleur, je l’accompagne, et je mets à disposition les moyens de ma guérison. Je ne cours plus comme une assoiffée après Amour, Gloire et Beauté car je ressens l’amour en moi, je vis la Gloire du Divin, ou de mon être essentiel, et la Beauté m’entoure car je sais et j’apprends à la voir. La Beauté devient alors ce qui transpire de cette conscience qui fait scintiller le monde, non pas d’une lumière qui m’aveugle, mais d’une lueur qui vient du plus profond de mon cœur et qui elle, illumine le monde. Alors, je deviens clairvoyante.

Awenn, inspirée par Isis, la magicienne, octobre 2019